Climatisation, rafraîchissement : quelles solutions pour un bâtiment éco-responsable ?
Le refroidissement des bâtiments devient un élément central du confort thermique. Avec des canicules qui s’intensifient et qui devraient doubler d’ici 2050, l’ADEME et d’autres acteurs du secteur alertent sur le besoin en équipements moins énergivores. Alors, entre le rafraîchissement et le refroidissement, quelles sont les meilleures solutions pour un bâtiment éco-responsable ?
Une climatisation éco-responsable, est-ce envisageable ?
Le fonctionnement des systèmes de climatisation représente près de 5 % des émissions d’équivalent CO2 du secteur bâtiment. RTE le note chaque année : les vagues de chaleur coïncident avec la hausse de la consommation en électricité. Celle-ci est de l’ordre de 700 MW pour 1°C au-dessus des normales de saison.
Or, cette énergie consommée contribue aux émissions de gaz à effet de serre (GES), qui à l’échelle de la planète participent à l’intensification des épisodes caniculaires. De fait, le fonctionnement de la climatisation augmente le besoin en climatisation. Ce cercle vicieux opère aussi à très court terme dans les zones à forte densité urbaine. Quand tous les appartements des immeubles du quartier sont climatisés en même temps, les rejets d’air chaud à l’extérieur peuvent augmenter la température de la rue de 2°C.
La climatisation est efficace dans le sens où elle remplit parfaitement son rôle de contrôle de la température intérieure. En produisant du froid, elle offre à l’utilisateur la possibilité de maintenir un petit 20°C alors que le thermomètre affiche plus de 35°C à l’extérieur. C’est aussi cet écart excessif qui aggrave les émissions GES. Une utilisation plus rationnelle de la climatisation, uniquement lorsque celle-ci est nécessaire, peut être envisagée.
Quand et comment utiliser la climatisation en été ?
Dans les bâtiments abritant des usagers vulnérables, comme les hôpitaux ou les maisons de retraite, le contrôle de la température est essentiel. La pose d’un climatiseur garantit alors le maintien d’une température intérieure raisonnable.
Plus généralement, dans le résidentiel, le tertiaire ou encore dans les établissements recevant du public, l’usage du climatiseur doit rester raisonné. La température minimale conseillée est de 26°C pour des températures extérieures supérieures à 30°C. La réduction de l’écart entre volume intérieur et extérieur permet aussi d’adoucir les transitions pour l’organisme. Passer de 18°C à 38°C en sortant d’un magasin n’est pas non plus idéal pour la santé.
La présence du climatiseur ne doit pas faire oublier les bons gestes : aérer la nuit et fermer les stores et volets le jour. La clim’ ne doit pas être perçue comme une solution de fond, seulement comme un coup de pouce réservé à certaines situations. Par ailleurs, tous les systèmes de climatisation ne se valent pas. Certains modèles sont bien plus économes en énergie que d’autres. Les meilleures marques permettent de maintenir la température de confort en été sans trop consommer.
Le rafraîchissement privilégié en construction neuve
Malheureusement, la climatisation est aussi une solution du moindre mal pour les personnes qui habitent dans des bouilloires thermiques. Impossible d’adresser efficacement la question du confort d’été sur un parc de bâtiments vieillissants.
Dans le neuf, les maîtres d’œuvre peuvent déployer des solutions beaucoup plus efficaces et respectueuses de l’environnement. Les systèmes de rafraîchissement, comme la pompe à chaleur géothermique reliée à un plancher chauffant réversible, sont des solutions durables et éco-responsables.
Toutefois, pour que le rafraîchissement soit perceptible, le bâtiment doit présenter certaines qualités techniques : isolation thermique, déphasage thermique, orientation des façades… Demain, dans les bâtiments mieux pensés, le rafraîchissement remplacera le refroidissement dans la majeure partie des constructions.
La climatisation restera utile pour mieux contrôler les températures intérieures en été dans certains bâtiments en fonction de leur usage ou du profil des occupants.